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Interview : Gilles TENOUX, romancier éclectique

Écrivain touche-à-tout, Gilles TENOUX a rejoint l’association des Romanciers nantais. Il détaille son parcours et ses attentes en tant que nouveau membre.

Gilles, bienvenue d’abord au sein de notre association. Peux-tu, pour nos adhérents, te présenter en quelques mots ?
Breton de Paris, je vis à Nantes depuis 2000, auparavant j’étais à Lyon comme directeur de la formation. Administrateur territorial, je suis venu à Nantes pour participer à la création de Nantes Métropole où j’ai été près de dix ans DRH. Depuis, je suis en charge de la territorialisation des politiques publiques métropolitaines, mais d’ici un an, je serai à la retraite. Une formation initiale technique, un bac math physique, des études de lettres et une passion pour la linguistique. Depuis tout jeune, je dessine et j’écris, l’un prenant le pas sur l’autre selon les périodes. En un mot, éclectique. Les Ombres du Porhoët est mon troisième livre. Mon premier roman publié, Les Choix imparfaits, l’histoire d’un Nantais 1960-2050, bénéficiait d’une structure narrative particulière. Le deuxième est un thriller se déroulant à Saint-Pétersbourg où j’ai accompli différentes missions. De 2008 à 2018, j’ai été président de Stradivaria, l’Orchestre baroque de Nantes et, depuis cinq ans, avec l’ensemble vocal Kan ar Vro, je chante en breton.

Ton livre Les ombres de Porhoët se présente sous une forme originale. Pourrais-tu en faire une présentation succincte ?
C’est l’histoire vraie et mensongère d’une famille du Porhoët (un cercle déformé de plus ou moins 30 km de rayon autour de la forêt de Lanouée, pays que je connais bien) de 1550 à 2000. Mettre de la chair autour des dates de naissance ou de sépulture des personnes croisées dans mon arbre généalogique, telle était l’ambition initiale. Écrire en faisant entendre la musique de la langue contemporaine des personnes était une gageure. Écrire en gallo, pas jouable. J’ai retenu d’écrire « à la manière de » et découvert par là-même de nombreux auteurs, notamment des femmes (Mme du Deffant, Mme Riccoboni, Catherine de Villedieu, Mme de Scudéry, la véritable autrice du plus long roman de la langue française Arthamène ou le grand Cyrus, 13 volumes de 12300 pages !). Dans Les Ombres du Porhoët, j’ai retenu 90 portraits sur les 170 que j’avais rédigé initialement. J’ai mis six ans pour finaliser ce livre alors que le précédent avait été écrit en huit mois.

Tu y fais référence à de nombreux auteurs puisque tes portraits sont tous écrits « à la manière de… ». Quels sont ceux qui t’inspirent particulièrement ou dont tu te sens proche ?
Je me sens proche du courant de l’Oulipo. Quant aux auteurs, je pourrai citer de manière non exhaustive : Boris Vian, Georges Pérec, pour mes contemporains, mais aussi Louis Guilloux, ou Lautréamont, sans oublier Béroalde de Virville et Rabelais pour les plus anciens. Des styles qui mêlent humour, jeux de langage, jeu de narration et de voix, jeux d’énonciation, jeux sur la temporalité et jeux sur le Je.

As-tu un autre projet d’écriture en cours ?
Oui, plusieurs. Un recueil de nouvelles , un recueil de contes pour enfants, un roman prospectif et un album de coloriage. De nombreux projets dans des styles divers. Pour le moment, j’essaie, dans le contexte sanitaire difficile que nous connaissons, de favoriser la diffusion de mon roman. J’ai une dizaine de dates de dédicace programmées. Combien se maintiendront ? J’aime aller vers le public et un jour, j’écrirai un livre participatif. Mais il n’est pas encore à l’agenda !

En adhérant à l’Association des Romanciers Nantais, quelles sont tes attentes ?
Échanger avec d’autres auteurs sur des formes et des questions littéraires, participer à des événements communs de promotion de nos livres, participer à l’écriture de recueils et pourquoi pas participer à un style d’écriture à la nantaise. Et puis, plus humblement, me nourrir des personnalités et de l’expérience des uns et des autres.

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