Recueil d’aphorismes (au sens large du terme), La Tarte aux phrases est constitué d’un peu plus de 450 aphorismes de formes et de couleurs variées. Il y est question de tout et de rien, de littérature, de poésie, d’humour, de religion, de la vie, de la mort, du temps qui passe. On peut considérer chaque aphorisme séparément. On peut aussi voir l’ouvrage comme un tout, équivalent littéraire d’un collage en peinture, l’identité de l’ensemble se construisant par juxtaposition d’éléments de natures diverses — traits d’humour, microproses satiriques, aphorismes saturniens à la tonalité plus sombre.
Extraits :
— Dieu, le premier des écologistes, qui a fait l’homme biodégradable.
— Les horreurs du monde ne l’empêchaient nullement de vivre gaiement depuis que, suivant l’exemple de tous ceux qui l’entouraient, il avait adhéré à Amnésie Internationale.
— La théorie du ruissellement vue d’en bas : quand le premier de cordée urine, la cordée trinque.
— Distinguons l’homme et l’écrivain. Le marquis de Sade, le lire, oui, mais lui confier ma fille pour les vacances, non.
— Pour se protéger de l’éclat aveuglant de la mort, il s’abritait à l’ombre d’un doute sur la réalité du monde.
— Ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain, soyez écoresponsable, gardez l’eau et réutilisez-la.
— Allongé sur mon canapé. Au plafond, deux mouches s’agitent, marchant en tous sens. La vie a-t-elle vraiment un but ?
— Ces auteurs obscurs qui traversent la vie en rêvant de reconnaissance posthume me font penser à des poissons de grand fond qui ne supporteraient leur existence dans les abysses que soutenus par l’idée de voir un jour, après leur mort, chantées leurs louanges autour d’une table de restaurant gastronomique.
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